16 Sep Gilnaz Arzpeyma
La #MainArtist du mois de septembre, Gilnaz Arzpeyma, est une cinéaste expérimentale dont le travail explore les dimensions tactiles et politiques de l’identité à travers des techniques d’animation sous caméra. Elle est la lauréate du Grand Prix Main Film au concours de courts métrages Asiate en court (Festival Accès Asie). Sa pratique cinématographique explore les questions de représentation, de langage et de pouvoir, offrant des réflexions poétiques et nuancées sur la manière dont l’identité se forme et se remet en question. Sa contribution ce mois-ci est une méditation sur la résistance à la catégorisation, affirmant l’identité non pas comme un produit, mais comme une possibilité.
Gilnaz Arzpeyma est une cinéaste expérimentale d’origine iranienne qui vit et travaille à Tiohtià:ke/Mooniyang (Montréal). Elle utilise des techniques d’animation sous caméra pour explorer la portée du toucher comme moyen de contemplation et de production de connaissances. Elle s’intéresse notamment à l’adaptation et à l’adaptabilité des corps vivants à la technologie et aux machines. Plus précisément, ses œuvres traitent de l’influence continue du colonialisme et de la technologie sur l’expérience du temps et de l’aura.
S’appuyant sur une approche axée sur les processus et utilisant à la fois des archives et des souvenirs personnels et publics, elle structure ses œuvres autour de la chair, des limites du corps et des expressions corporelles. Elle est titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts (BFA) en animation cinématographique de l’Université Concordia. Ses œuvres ont été présentées dans divers festivals de cinéma et salles de projection à travers le monde sous forme d’animations et d’images en mouvement.
Filmographie
- Woman, en collaboration avec Arash Akhgari (2023)
- Fleeting: here and there (2021)
- Be Hold (2019)
- Cycles, en collaboration avec Lisa Bounouh et Naomi Dawn-Mansfield (2019)
- Aging Narcissus (2018)
[traduit de l’anglais]
❝ Il y a toujours eu mille façons de me nommer :
à travers le genre, à travers le désir, à travers la peau, la langue et les frontières.
Nous apprenons à nous replier dans des catégories, on nous enseigne à vivre dans des binaires : ceci ou cela, nous ou eux.
C’est un rituel ancien, gravé dans la science, chuchoté à travers l’histoire,
une façon de reconnaître l’Autre, de rendre la différence lisible et contrôlable.
Mais dès que je m’attache trop à l’un de ces noms,
Je deviens immobile, figé, réduit,
Je ne suis plus entière, mais un simple fragment de ce que je suis.
Et pourtant, je suis tout cela : complexe, changeante, incontrôlable.
Nos identités ne sont pas des fragments à ranger dans des boîtes et à mettre sur des étagères,
mais des constellations : désordonnées, entrecroisées, vivantes.
C’est cette complexité même qui nous lie, qui nous fait dépasser les barrières plastiques de l’identité.
vers quelque chose de plus profond : notre devenir commun, chaotique et humain.
Pourtant, dans le monde actuel, régi par la logique froide des rêves néolibéraux,
nos riches complexités sont aplaties,
repassé pour faciliter l’emballage.
Les entreprises ont une influence considérable sur nos institutions,
des lits d’hôpital aux salles de classe,
des sols des studios aux conseils d’administration des institutions culturelles.
Et dans ce cadre brillant,
la diversité est vidée de son sens,
reformulé sous forme de slogan,
une case à cocher,
un masque raffiné.
Il exhibe la différence comme un trophée, vous saisit, vous propulse au premier plan.
Mais jamais en tant que décideurs, porte-parole de la vérité, réformateurs du système lui-même.
Il ne demande jamais qui détient le pouvoir, qui fixe les conditions.
Le véritable changement consiste à abandonner l’inclusion aseptisée au profit du travail brut et inconfortable de la redistribution.
Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons honorer l’identité non pas comme une performance,
mais comme pouvoir.
Pas en tant que produit,
mais comme une possibilité.❞
Gilnaz Arzpeyma
#MAINARTIST
Notre organisme est un centre d’artistes engagé à soutenir sa communauté dans son ensemble, sans aucune distinction.
Au-delà des simples déclarations de solidarité contre le racisme suite aux événements de l’été 2020, mais également contre les actes racistes plus récents et ceux qui perdurent historiquement, il nous est apparu comme essentiel d’offrir une place à nos membres afin qu’ils·elles expriment leurs ressentis face aux discriminations qu’ils.elles vivent et qui pourraient être fondées sur la couleur de peau, les origines, l’orientation sexuelle, leur genre ou un handicap.
Nous les invitons donc à partager leurs réflexions face à ce drame sociétal que constitue toutes formes de rejet de l’autre.
Notre 35ème artiste à contribuer est Gilnaz Arzpeyma.
#MainArtist #ArtisteImportant
Car ce sont les artistes qui portent à la fois le rôle de représenter la société et de la faire évoluer.