20 Juin Caroline Monnet
Dans le cadre du #MainArtist de juin et de la Journée Nationale des Peuples Autochtones, Caroline Monnet offre son savoir en mots, sa générosité en esprit et sa résilience dans la danse. Dans son travail et ses mots, la résurgence coule à flots et nous attendons avec impatience de voir sa prochaine œuvre.
En plus de sa contribution à #MainArtist, Caroline s’est jointe à Main Film pour une résidence en Arts Autochtones soutenue par le Conseil des Arts de Montréal, pour son projet Pidikwe actuellement en post-production. Ce fut un honneur de collaborer avec toi Caroline.
- Pidikwe (post-production), installation vidéo, 2024
- Bootlegger, long-métrage fiction, 2021
- The Seven Last Words, film d’essai, 2019
- Emptying the Tank, court-métrage documentaire, 2018
- Creatura Dada, court-métrage fiction, 2016
- Tshiuetin, court-métrage documentaire, 2016
- Mobilize, exposition, 2015
- Roberta, court-métrage fiction, 2014
- The Black Case, court-métrage fiction, 2014
- Gephyrophobia, court-métrage documentaire, 2012
- Ikwé, court-métrage expérimental, 2009
❝ Dans la culture Anishinnabe, il existe 6 saisons. Il y a le pré-hiver, Oshkibiboon, saison où les glaces se figent et le pré-printemps, Ziigwan, saison de la rupture des glaces.
Ce sont deux saisons très importantes car elles sont généralement associées aux mouvements physiques et personnels.
C’est des périodes de transitions importantes.
Ziigwan.
Ce moment où tout fond, mais que l’hiver n’a pas dit son dernier mot.
Quand la neige retient sa saison et l’hiver insiste.
Que l’ours se réveille et que le printemps se mêle à l’hiver.
Minokamin (printemps)
Puis tranquillement, la glace desserre son emprise sur les eaux et elles peuvent couler librement.
La terre n’est plus cachée par la neige.
Le printemps se réveille à l’Est.
C’est la saison de l’enfance et de l’innocence.
C’est un moment pour socialiser et pour apprendre.
C’est le moment des fraises, qu’on appelle Odemin dans la langue de mes ancêtres, et pour nous Odemin, ça veut aussi dire le coeur.
L’arrivée du printemps est pour les Premières Nations le retour des rassemblements, des échanges sur la route des PowWow.
Et je ne peux m’empêcher de penser qu’on a souhaité éradiquer nos danses.
Je partage ici un extrait de la lettre écrite par le principal assimilationniste du Canada, Duncan Campbell Scott, du ministère des Affaires indiennes à Ottawa en 1921, interdisant les danses des peuples autochtones.
It is observed with alarm that the holding of dances by the Indians on their reserves is on the increase, and that these practices tend to disorganize the efforts which the Department is putting forth to make them self-supporting, I have, therefore, to direct you to use your utmost endeavours to dissuade the Indians from excessive indulgence in the practice of dancing. You should suppress any dances which cause waste of time, interfere with the occupations of the Indians, unsettle them for serious work, injure their health or encourage them in sloth and idleness. You should also dissuade, and, if possible, prevent them from leaving their reserves for the purpose of attending fairs, exhibitions, etc., when their absence would result in their own farming and other interests being neglected. It is realized that reasonable amusement and recreation should be enjoyed by Indians, but they should not be allowed to dissipate their energies and abandon themselves to demoralizing amusements. By the use of tact and firmness you can obtain control and keep it, and this obstacle to continued progress will then disappear.
Yours very truly,
Duncan Campbell Scott
La nature est notre plus beau modèle de résilience.
Chaque année, elle resurgit.
Je vous offre cette courte vidéo qui nous rappelle que danser est un acte de résilience, porteur de responsabilité, de connaissance et de guérison. ❞
Migwetc,
Caroline Monnet
#MAINARTIST
Notre organisme est un centre d’artistes engagé à soutenir sa communauté dans son ensemble, sans aucune distinction.
Au-delà des simples déclarations de solidarité contre le racisme suite aux événements de l’été 2020, mais également contre les actes racistes plus récents et ceux qui perdurent historiquement, il nous est apparu comme essentiel d’offrir une place à nos membres afin qu’ils·elles expriment leurs ressentis face aux discriminations qu’ils.elles vivent et qui pourraient être fondées sur la couleur de peau, les origines, l’orientation sexuelle, leur genre ou un handicap.
Nous les invitons donc à partager leurs réflexions face à ce drame sociétal que constitue toutes formes de rejet de l’autre.
Notre 26ème artiste à contribuer est Caroline Monnet.
#MainArtist #ArtisteImportant
Car ce sont les artistes qui portent à la fois le rôle de représenter la société et de la faire évoluer.