27 Fév Florence M. Rosalie
#MainArtist du mois de février et à l’occasion du Mois de l’Histoire des Noir·e·s, Florence M. Rosalie nous partage sa réflexion du roman-photo, médium signifiant de son enfance en tant que véhicule de son héritage, et nous invite à réfléchir aux moyens de participer à la création de la mémoire en tant que forme d’art et d’engagement social.
- SAME OTHER, Documentaire, 12 min, 2022
- PATHS, Film de Poésie , 9 min, 2021
- BROUSSE, Expérimental, 12 min, 2018
- ONE NIGHT ORGY (OU LA VENGEANCE…), Poésie, MuseMedusa, – 2019
- JE VEUX LE FEU, LA SAUGE ET TOI, Poésie, Mémoire, – 2019
- HABITER LE TERRITOIRE. COLLECTIF, Textes Variés, Presse de l’UdM, – 2019
- THERE ARE NO FLOWERS AT THE BOTTOM OF THIS GARDEN, Poésie, Je Suis Montréal, – 2019
- AUTOFAIT/SELF-MADE. COLLECTIF, Théâtre, – Fringe 2021
❝ Parmi mes plus vieux souvenirs, je me vois recroquevillée dans des chaises de bambou à feuilleter les magazines Amina (oh, gloire et beauté des femmes Noires).
À part le gloss parfait des mannequins (au teint éclaircit chimiquement à l’époque, je le sais maintenant) et les articles sur les femmes fortes de l’Afrique, il y avait les photos-romans. Des petites tranches de vies mélodrames en photos pas toujours bien cadrées, encore moins souvent bien éclairées. Un croisement entre la BD et le feuilleton télé. Cette forme du roman-photo est donc naturellement très nostalgique pour moi. Elle fait vraiment partie intégrante de la mémoire qui se construit pour moi de moments d’enfance en visite au village.
Je réfléchis beaucoup à elle ces temps-ci. À la mémoire. Lorsqu’on me propose cette carte blanche, c’est le sujet qui me trotte dans la tête. Elle me semble importante dans ce qu’on vit tous dans cette passe sombre de l’histoire.
Au front de multiples génocides, dans une économie effrayante et devant moult régressions sociales et environnementales, des outils servent à s’ancrer. Grâce à eux, on espère ne pas perdre de vue la réalité : Archives, Histoire, Mémoire. Aucune n’est une science exacte, et il serait erroné de confondre leurs natures distinctes ainsi que leur fonction dans la société et dans nos vies. Mais elles s’influencent entre elles et je crois qu’elles se recoupent dans nos vies individuelles en un verbe : se souvenir.
Ces réflexions sont à l’inception d’un roman-photo un peu personnel, en binôme avec un mini court-métrage, petite archive toute aussi personnelle. C’est un diptyque qui explore le rôle de la mémoire dans l’espoir et le sentiment de collectivité. Il faut se rappeler que ce qui arrive à l’autre nous arrive à nous tous. Peu importe quelle est votre histoire ou de quel récit d’oppression vous participez, on doit se battre contre l’effacement, entre autres par le souvenir. ❞
Florence M. Rosalie
#MAINARTIST
Notre organisme est un centre d’artistes engagé à soutenir sa communauté dans son ensemble, sans aucune distinction.
Au-delà des simples déclarations de solidarité contre le racisme suite aux événements de l’été 2020, mais également contre les actes racistes plus récents et ceux qui perdurent historiquement, il nous est apparu comme essentiel d’offrir une place à nos membres afin qu’ils·elles expriment leurs ressentis face aux discriminations qu’ils.elles vivent et qui pourraient être fondées sur la couleur de peau, les origines, l’orientation sexuelle, leur genre ou un handicap.
Nous les invitons donc à partager leurs réflexions face à ce drame sociétal que constitue toutes formes de rejet de l’autre.
Notre 22ème artiste à contribuer est Florence M. Rosalie.
#MainArtist #ArtisteImportant
Car ce sont les artistes qui portent à la fois le rôle de représenter la société et de la faire évoluer.