Xiaorong Liu

Xiaorong Liu a fait partie de la deuxième cohorte de la formation longue durée P.R.I.S.M.E en 2022.

#MainArtist du mois d’octobre, Xiaorong Liu nous partage son ressenti et sa réflexion sur son intégration d’artiste et de personne en tant que nouvelle immigrante au Canada, ainsi que les moyens pour passer outre les contraintes imposer aux libertés de chacun.e.s.

Xiaorong Liu est une réalisatrice d’animation, une productrice, une entrepreneure et une nouvelle immigrante à Montréal. Elle s’intéresse particulièrement à l’exploration de différents points de vue, canaux et expressions pour protéger et promouvoir les héritages culturels locaux dans un contexte inter-géographique, interculturel et inter-ethnique. Elle a obtenu un diplôme en médias numériques à l’Université de Pékin en Chine et est devenue l’une des premières générations à appliquer la technologie numérique moderne à l’industrie de l’animation du pays. Elle a co-réalisé la première série d’animation de l’Opéra de Pékin dans un style de peinture chinoise, qui a intégré de manière cohérente les deux patrimoines artistiques traditionnels dans un format novateur et a gagné l’amour de millions de jeunes. Elle a également participé à de nombreux projets sino-canadiens et sino-américains en tant que co-réalisatrice et planificatrice de projet afin de promouvoir les thèmes de la protection de l’environnement à travers un prisme multiculturel. Inspirée par sa vie d’immigrante à Montréal, elle prépare actuellement sa première série documentaire portant sur l’intégration des  » mères d’étude  » asiatiques de Montréal, qui accompagnent leurs enfants pour étudier à Montréal tout en faisant l’expérience de la séparation à long terme de leur famille pendant et après la pendaison. Elle espère sonder le rôle de la diversité, de l’inclusion et de l’intégration culturelle dans le bien-être des immigrants.


#MAINARTIST

Notre organisme est un centre d’artistes engagé à soutenir sa communauté dans son ensemble, sans aucune distinction, dans la création cinématographique indépendante.

Notre force ce sont nos membres. Ils constituent notre essence même.

Au-delà des simples déclarations de solidarité contre le racisme suite aux événements de l’été 2020, mais également contre les actes racistes plus récents et ceux qui perdurent historiquement, il nous est apparu comme essentiel de leur offrir une place afin qu’ils expriment leur ressenti face aux discriminations qu’ils vivent de par leur couleur de peau, leurs origines, leur orientations sexuelle, leur genre, et partagent leurs réflexions face à ce drame sociétal que constitue toutes formes de rejet de l’autre.

Main Film donnera la parole à ses membres pour qu’ils vous partagent leurs réflexions sur les discriminations auxquelles ils font face. 

Notre seizième artiste à contribuer est Xiaorong Liu.

#MainArtist #ArtisteImportant

Car ce sont les artistes qui portent à la fois le rôle de représenter la société et de la faire évoluer.


❝En tant que nouvelle immigrante, je suis devenue de plus en plus sensible parce que mon environnement de vie et ma perspective d’observation ont changé au cours des quatre dernières années. Je ne veux pas devenir un hérisson, me protégeant dans une carapace épineuse à cause de diverses « voix »; je veux toucher le monde aussi doucement qu’une éponge et respirer librement.
Je crois que la liberté est toujours une liberté conditionnelle, et qu’elle est encadrée des limites. Ce n’est que lorsque vous vous sentez piégé.e par une limite que vous trouvez un moyen de la briser ou de la contourner. Bien sûr, il y a des gens qui ne se sentent en sécurité et supérieurs qu’à l’intérieur de la frontière. Lorsque nous essayons de définir la liberté, nous constatons qu’il y a en a plusieurs. Certaines peuvent être obtenues à peu de frais, tandis que d’autres requièrent les chaînes de la morale et de la loi. On ne s’en rend compte que de manière plus aiguë quand on se tient en dehors des frontières.
Le monde est fluide, et nous choisissons de vivre dans différents pays, différentes villes, différentes communautés, et même avec différents proches à cause de nos de nos différentes activités. Je dirais que c’est un choix que nous faisons pour suivre notre cœur. Nous savons que tous les choix ont un prix, qu’il s’agisse de la lutte interne ou de l’examen et du questionnement externes. Nous devons continuer à intéragir avec notre moi intérieur et avec le monde extérieur, dans l’espoir d’atteindre un équilibre pour que le moi intérieur puisse gagner assez de force et de courage pour ne pas être avalé par le monde extérieur.
Beaucoup de choses se sont passées. En tant que groupe BIPOC, nous avons fait l’expérience, nous avons participé, et nous nous sommes battus. Nous avons essayé de faire entendre nos voix, de plus en plus fort.
Nous essayons de dialoguer avec notre ego et de le réviser constamment. Chaque fois que nous sommes confronté.e.s à la discrimination et à l’injustice, nous avons toujours l’habitude de chercher des justifications en nous-mêmes d’abord, en essayant de trouver la source de la malveillance en jugeant de la justesse ou la fausseté de nos propres actions. Qu’est-ce qui nous pousse à développer cette habitude ?
C’est comme regarder une casserole d’eau sur le feu sans jamais deviner d’où sortira la première bulle; c’est comme être poursuivi.e dans un rêve, mais chaque fois que vous pensez que vous avez réussi à vous échapper, l’instant d’après vous tombez toujours d’une falaise sans fond. Ce genre d’inquiétude et de trépidation vous suit comme une ombre.
Peut-être qu’un peu de compréhension, un peu de soutien, et un peu d’encouragement peuvent nous faire affronter l’inconnu sans crainte.
Le paysage du mois d’octobre est coloré, et si nous apprécions les rouges et les jaunes brillants, nous ne devons pas oublier les verts qui l’ornent. Chaque feuille a ses propres caractéristiques et un rythme naturel, et c’est leur indispensable fusion l’une avec l’autre qui nous pousse à une admiration sincère.
Xiaorong Liu