Récipiendaires de la Manufacture de films 2023-2024

Une première cette année : la Manufacture de films multiplie son soutien en accueillant 5 artistes au travers de 3 résidences artistiques et 1 aide spéciale !
Sur un an, ces artistes auront l’opportunité de prendre de nouvelles pistes artistiques dans le développement, l’exploration et l’expérimentation de leurs pratiques et projets.

Découvrez sans plus attendre leur profil et projet soumis à la Manufactures de films 2023-2024 !


Elian Mikkola

Elian Mikkola, artiste d’origine finlandaise (de descendance Carélienne), vit actuellement entre Regina, sur le territoire du Traité numéro 4, et Montréal (Tiohtià:ke), au Canada. Originaire de Turku, en Finlande, Mikkola est titulaire d’une licence en journalisme de l’université de Tampere. Iel a obtenu leur maîtrise en production médiatique en 2019 à l’Université de Regina.
Mikkola travaille étroitement avec des images analogiques et numériques et explore des thèmes tels que la mémoire, les dépendances spatiales et l’appartenance queer. Iel fait des recherches approfondies sur de développement éco-responsable de pellicule depuis 2017. Le travail de Mikkola a été présenté dans plusieurs festivals de films au Canada et à l’étranger. Son premier film SAARI (2016) a été sélectionné dans le programme étudiant du Canada’s Top Ten Film Festival du TIFF en 2017 et ses deux derniers films ont été présentés en avant-première au Festival international du film de Rotterdam 2020 et au Festival international du film de Hong Kong en 2021.

Projet de résidence

Ma résidence au sein de la Manufacture de films chez Main Film est consacrée à mes recherches analogiques sur les innovations en matière de production de couleurs. J’espère tester différentes possibilités de tonalité des couleurs et approfondir mes recherches sur la méthode du cyanotype dans le contexte des films en 16 mm et 35 mm.
Je souhaite également combiner d’autres techniques historiques, telles que le coloriage à la main et le Kinemacolour, avec des technologies modernes, y compris, mais sans s’y limiter, les découpeuses laser et les imprimantes. J’envisage de combiner certaines techniques inspirées du procédé historique Kinemacolour avec des possibilités de manipulation numérique des couleurs afin de produire des couleurs artificielles en post-production.

Le fait de pouvoir bénéficier de ce soutien pour mon projet et mes recherches est très important, car mon objectif est de continuer à utiliser les nouvelles méthodes durables dans le cadre de ma pratique principale et de produire, à l’avenir, des images animées analogiques en couleur. Il me tarde de commencer ma résidence à la Manufacture et j’espère pouvoir partager avec d’autres cinéastes et artistes toutes les techniques de coloration alternatives nouvellement découvertes à la fin de ma période de résidence.


Félix Lamarche

Félix Lamarche est un cinéaste indépendant basé à Montréal qui explore les possibilités de la pratique documentaire. Les terres lointaines, son premier long métrage autoproduit, est sorti en 2017 et a remporté la même année le prix Pierre-et-Yolande-Perrault pour le meilleur premier long métrage documentaire. Depuis, il a réalisé et produit une série de courts métrages dont les films La frontière (2017), Terres fantômes (2019) et Un fleuve l’hiver (2020). Son film le plus récent, Le chant de la nuit (2022), a été présenté dernièrement en compétition internationale à Dok Leipzig en Allemagne, puis aux RIDM à Montréal. Dans sa pratique, il s’intéresse aussi bien au langage cinématographique traditionnel qu’expérimental. Il travaille actuellement sur un deuxième long métrage documentaire.

Laura Kassar

Laura Kassar est chercheure interdisciplinaire. Elle travaille actuellement à créer des ponts entre l’activité théorique et les pratiques matérielles, en explorant notamment les résonances entre le travail sculptural et interprétatif. Inspirée par la résistance des matériaux aux efforts de la pensée, elle développe ses réflexions comme apprenante dans le travail du métal (soudure au MIG et au TIG) en parallèle avec ses recherches doctorales. Elle est également chargée de cours à l’Université de Montréal dans le programme de Mineure en études féministes, des genres, et des sexualités.

Projet de résidence – MATTER OF TIME

Matter of Time est un court-métrage à la croisée du film expérimental et de l’essai qui propose une investigation des intrigantes strates d’argile blanche de la région d’Eastend en Saskatchewan. Aux côtés de paléontologues et d’artistes potièr.e.s, ce projet, co-réalisé par Félix Lamarche et Laura Kassar, interroge comment l’argile et les autres strates de sédiments logés dans les canyons de cette région ont participé à façonner une multiplicité de pratiques locales et d’interactions avec le territoire, mettant ainsi en valeur les rapports entre la matière géologique du lieu et l’être humain.


Ralitsa Doncheva

Ralitsa Doncheva est une artiste et cinéaste bulgare établie à Tio’tia:ke/Montréal. S’inspirant des traditions du cinéma analogique expérimental et des approches intuitives et poétiques, de son héritage balkan et de la mythologie, ses films évoquent des mondes chatoyants au bord de la disparition. Entre 2013 et 2018, Ralitsa a créé une série de courts métrages et d’écrits à partir d’archives et de représentations de l’Europe de l’Est. Le projet final (almost) impossible worlds a été exposé à la galerie Dazibao puis présenté sous forme de conférence performative lors du 2022 Experimental Cinema Symposium à la Cinémathèque Québécoise. Ses films et installations vidéo ont été projetés dans le monde entier dans des festivals, des galeries et des micro-cinémas. En 2016, elle a reçu le prix Eileen Maitland au 54e Ann Arbor Film Festival pour son film Baba Dana Talks To The Wolves. Son récent projet Desert Islands, tourné avec son père, a été projeté au Festival de Nouveau Cinema et au Images Film Festival à Toronto, entre autres festivals. Ralitsa est ardemment impliquée dans les communautés cinématographiques et artistiques locales, où elle contribue en tant que réalisatrice et monteuse. Ses récentes collaborations ont été présentées dans des galeries et des musées tels que le Musée d’art contemporain de Montréal, la Galerie d’art Foreman (Sherbrooke), le Musée d’art de Joliette et, plus récemment, le Centre canadien d’architecture.

Projet de résidence – FLY FLY SADNESS

Fly Fly Sadness est un film impressionniste en 16 mm sur les liens entre la mythologie, la mémoire collective, la danse folklorique et mon héritage bulgare. Abordé avec des approches artisanales, tactiles et poétiques, le projet réfléchit aux différents rôles et significations que les rituels et le « sacré » jouent dans la société contemporaine.


Geneviève B. Genest

Investie depuis 2008 dans une pratique en cinéma, Geneviève B. Genest réalise des courts-métrages et des installations vidéo. Son parcours artistique a débuté par les arts visuels, la danse et s’est déployé dans le cinéma et la vidéo d’art. Cumulant aussi une expertise à titre d’assistante-réalisatrice en long-métrage fiction, elle s’oriente vers une démarche multidisciplinaire par l’obtention d’un certificat en arts numériques à l’Université du Québec à Chicoutimi en 2022. Ses œuvres font appel à l’engagement physique et sensoriel du spectateur, vécu soit par l’interactivité ou transmis par l’image vidéographique, qui devenue matière filmique (pellicule 16 mm) est travaillée de manière organique. Sa plus récente œuvre, Que nos corps traversent (QNCT), a été présentée dans divers festivals (Turquie, Maroc, Grèce, France et États-Unis). Geneviève vit et travaille présentement au Saguenay, Québec.

Aide spéciale d’exploration – VIDÉOPOSOLOGIE

Vidéoposologie a pour intention de veiller à « l’hygiène visuelle » et de réfléchir à l’impact des images sur le cerveau afin de renverser le pouvoir médiatique d’images déshumanisantes. Cette exploration portera sur la création d’images génératives, transférées, reproduites et altérées sur pellicule film 16mm, qui composeront ensuite deux palimpsestes vidéographiques.  S’inscrivant dans une démarche de cinéma élargi, ce diptyque sera présenté sous forme d’installation, qui permettra aux spectateurs d’être enveloppé par cette « présence » vidéo.