Présentation des artistes de la Manufacture 2020 !

Cette année sera définitivement une année particulière pour le programme de création de la Manufacture car ce sont bien 5 projets qui ont été choisis ! Un nombre exceptionnel de récipiendaires pour ce programme, d’autant plus que les gagnantes sont exclusivement des artistes féminines ! En effet, ce sont 5 femmes qui ont été choisies cette année pour bénéficier du soutien de Main Film pour leur projet artistique. L’occasion de mettre à l’honneur le travail de ces cinéastes,  souvent sous représentées dans le milieu.


Beatriz Carvalho 

C’est une artiste brésilienne qui vit à Montréal depuis 2011. Au Brésil, elle a fait ses études en architecture et elle a participé de différentes expositions et publications comme artiste visuelle. À Montréal, elle est retournée aux études avec un deuxième Bac en Cinéma d’animation à l’Université Concordia. Durant cette période, elle a réalisé ses premiers films d’animation: La petite fille au parapluie rouge, Le Corbeau et le Chien et Patati Patacola pour ses projets universitaires. Les trois courts métrages ont fait partie de la programmation de plusieurs festivals au Brésil, en Europe et en l’Australie.
En 2017, elle a reçu une bourse du Programme Vivacité du CALQ, pour créer un livre d’illustration jeunesse sur le thème de l’immigration. Pour ce projet intitulé Anelis et la Mer, elle a écrit et illustré une histoire ou une petite fille immigrante cherche une façon de soulager sa douleur du manque de son pays d’origine. Le livre était publié par la maison d’édition l’Isátis, à Montréal, en février de 2020.
En ce moment, elle est une artiste résidente chez Main Film avec le programme Demart-MTL du Conseil des Arts de Montréal. Grâce à cette résidence, elle développe actuellement son premier projet de court métrage d’animation documentaire toujours sur le thème de l’immigration. “Le temps dans un corps qui part” est un film poétique et existentiel sur le temps vu par les femmes immigrantes.
Dans la cadre du programme Manufacture 2020-2021, Beatriz a l’intention de plonger dans les expérimentations visuelles pour son projet de court-métrage d’animation intitulé Le temps dans un corps qui part. Son film est un partage de pensées sur la signification du temps vu par des femmes immigrantes qui habitent à Montréal. Comment les femmes immigrantes sentent-elles la temporalité de leurs vies? Ce projet s’ancre dans mon propre désir de rencontrer et échanger avec d’autres femmes immigrantes, qui comme moi, ont eu un temps rompu dans leur vie.


Hoda Adra

Hoda Adra est poète de spoken word et vidéaste, sa pratique est ancrée dans l’écriture comme acte de résistance et d’inscription de soi. Née
au Liban, élevée en Arabie Saoudite, et adoptée par Montréal, ce triangle inspire son premier album de slam La liberté des sens, récit géopoétique d’un corps arabe féminin propulsé d’un univers à l’autre. Hoda détient un BFA en Computation Arts de l’Université Concordia (spécialisation en Vidéo d’art), et a été artiste résidente au Spoken Word Program du Banff Centre, ainsi qu’au Banff Centre New Media Institute. Aujourd’hui, elle œuvre dans les domaines du cinéma documentaire et de l’histoire orale (montage, traduction et archivage), en parallèle à sa pratique artistique interdisciplinaire. Sa prochaine performance solo mélangeant spoken word, pellicule et mouvement est prévue au MAI. Parmi ses participations: les RIDM, la Fabrique Culturelle, les RVCQ, le Montreal Stop-Motion Festival, le One Take Super 8. Elle a slammé au Canadian Festival of Spoken Word, la Nuit blanche, le Festival Quartiers Danses, la Cinquième Salle de la Place-des-Arts, le FIFEQ et le Grand Slam du Québec où elle remporte la médaille d’argent.


Miriam Sampaio

Née à Montréal, Miriam se revendique de plusieurs ethnicités : femme juive/rom/portugaise/séfarade de couleur. Elle détient un MFA de l’Université Concordia, et est une artiste interdisciplinaire travaillant avec le film analogique, la photographie et l’installation. Elle est également commissaire d’exposition indépendante. Sa pratique incarne les «camadas» – en portugais littéralement «couches» ou «palimpsestes» qui reflètent et incarnent la mémoire épigénétique, les traumatismes, la perte, les traces (in) visibles qu’ils laissent sur et dans corps (s) individualisé (s) et pistes philosophiques qu’ils posent inévitablement. Son travail a été présenté en Europe, aux États-Unis, au Canada et au Mexique et a été reconnu avec des prix du Conseil des Arts du Canada, du Arts Council of England, du Conseil des Arts et Lettres du Québec, la Fondation Calouste Gulbenkian (Portugal) et plus encore. Miriam partage actuellement son temps entre Londres (Royaume-Uni), Lisbonne (Portugal) et Montréal (Canada).
Le concept et l’objectif du projet I We They est un film auto-ethnographique, expérimental, de longueur moyenne qui combine des images photo-chimiques retravaillées et des images d’un centre de torture portugais abandonné, des films personnels, des photos et des archives textuelles de son père défunt afin d’explorer des paysages psychiques mémoire et oppression politique.


Moïa Jobin-Paré

Après des études cinématographiques et musicales à Montréal, Moïa Jobin-Paré poursuit sa formation de percussionniste et d’artiste audio-visuelle autodidacte. Cinéaste au croisement de l’animation et de la photographie, elle produit depuis 2015 une création multidisciplinaire dédiée à l’image actuelle et ses formes hybrides et qui rassemble ses grandes passions : l’image en mouvement, le travail pictural, les pratiques hybrides matérielles et numériques et le son. Elle a développé une technique d’animation expérimentale singulière et innovatrice de grattages sur photographies argentiques, en fait des expositions et l’utilise pour réaliser des courts métrages
et des performances en direct.
Son projet pour la Manufacture de 2020 est de créer un court métrage d’animation expérimental composé d’images récupérées, toutes de sources photographiques et analogiques et n’étant initialement pas destinées à se succéder, ni par leur forme, ni par leur contenu. Comme matériaux premiers : photographies, diapositives, négatifs et radiographies issues d’une banque constituée de plusieurs centaines d’images de types, de formats, d’époques et de qualités différentes. À coup de pointillés, de grattages, de perforations, de jeux de lumières, de motifs et de lignes répétées, son projet consiste donc à transformer le réel en manipulant et en modifiant à la main une multitude d’images déjà existantes, fixes et hétérogènes, afin d’en créer de nouvelles, entre photographie, dessin et gravure, entre figuration et abstraction, passant de l’image fixe à l’image en mouvement.


© Yuula Benivolski

Sharlene Bamboat

Sharlene Bamboat est une artiste audiovisuelle, son travail est ancré dans le retracement absurde et banal de l’Histoire à travers l’esthétique queer et la culture populaire Elle a projeté et exposé ses œuvres à l’international, notamment: au Festival International du Film de Rotterdam (Pays-Bas), Addis Video Art Festival (Ethiopie), Sharjah Film Platform (U.A.E.), Berlinale : Forum Expanded (Allemagne) et Mercer Union Gallery (Toronto). Sharlene travaille fréquemment en collaboration avec Alexis Kyle Mitchell sous le surnom de Bambitchell. Le duo a été dans la longue liste des récipiendaires du Sobey Art Award 2020.
The Last time is the Same as This Time est une série d’expériences sur film 16 mm qui relie les philosophies Perses du temps, avec Rekhti, une forme de poésie Ourdoue du XVIIIe siècle. Travaillant avec différents composants sonores, les expériences se déroulent en visualisant le rythme poétique de Rekhti sur un film 16 mm traité à la main.