17 Sep Susanne Serres
En tant que réalisatrice et scénariste émergente, Susanne aspire à créer des courts et longs métrages puissants et émotionnels. Elle a étudié le cinéma (Cégep Ahuntsic), les arts visuels (Collège Bois-de-Boulogne), la dramaturgie l’écriture (Centre de création scénique et Black Theater Workshop) et la photographie (CFP Lachine).
En 2017, elle a écrit et réalisé Zaya, son premier court métrage professionnel auto-géré. Zaya a participé à de nombreux festivals de films à travers le monde et a reçu plusieurs prix, dont le prestigieux Prix du mérite du meilleur court-métrage au Best Shorts Competition (Californie, 2017), One-Reeler Contest Excellence Award (Los Angeles, 2017), Meilleur cinématographie au Festival du film LGBT de Toronto (2018) et le prix du diamant aux International Independent Film Awards (Californie, 2018).
Forte du succès de ce premier film, elle a poursuivi en 2018 ses études à l’INIS, où elle a participé à une formation intensive pour devenir réalisatrice professionnelle. Après ses études, elle a reçu la bourse Louise-Spickler de la Fondation INIS, qui met en lumière le parcours d’un.e étudiant.e qui s’est démarqué.e. À l’automne 2018, elle était en quart de finale du concours international Screencraft pour Esmée (court métrage de fiction écrit par Susanne Serres). En janvier 2019, elle était l’une des 5 finalistes du Gala de la Dynastie dans la catégorie Réalisateur de l’année. En 2019, Suis-moi, l’un de ses courts métrages réalisé à l’INIS, a été choisi pour être diffusé sur ICI Tou.TV. Tandis que Hippocampe, le deuxième court métrage qu’elle a réalisé à l’INIS, a été diffusé sur UNIS.TV en 2020.
- Zaya, court-métrage de fiction, 2017.
- Suis-moi, court-métrage de fiction, INIS, 2018.
- Hippocampe, court-métrage de fiction, INIS, 2018.
- Dis-moi, vidéoclip, 2019.
- Heart Wide Open, court-métrage de fiction, 2019.
Regarder ses courts-métrages
#MAINARTIST
Notre organisme est un centre d’artistes engagé à soutenir sa communauté dans son ensemble, sans aucune distinction, dans la création cinématographique indépendante.
Notre force ce sont nos membres. Ils constituent notre essence même.
Suite aux événements récents, il nous est apparu comme essentiel de leur offrir une place afin qu’ils expriment leur ressenti face aux discriminations qu’ils vivent de par leur couleur de peau, leurs origines, leur orientations sexuelle, leur genre, et partagent leurs réflexions face à ce drame sociétal que constitue toutes formes de rejet de l’autre.
Chaque mois, Main Film donnera la parole à ses membres pour qu’ils vous partagent leurs réflexions sur les discriminations auxquelles ils font face.
Notre sixième artiste à contribuer est Susanne Serres.
#MainArtist #ArtisteImportant
Car ce sont les artistes qui portent à la fois le rôle de représenter la société et de la faire évoluer.
❝ En tant qu’artiste, femme noire et queer, j’avais envie, à travers mon vidéo d’art de parler d’un sujet particulier : la psychose. À l’âge de vingt-et-un ans, j’en ai souffert. Heureusement, j’étais au sein d’une famille qui m’a apporté le soutien psychologique et émotionnel dont j’avais besoin pour m’en sortir. Toutefois, ce n’est pas le cas de tout le monde d’être aussi chanceuse/chanceux. Lorsque non traitée, la psychose occasionne beaucoup de souffrance et son impact se répercute à divers degrés sur le fonctionnement social, familial, scolaire et professionnel. En effet, la psychose apparaît souvent au début de l’âge adulte, à une époque critique du développement où des changements sociaux et psychologiques majeurs surviennent. Mon parcours artistique a été parsemé de hauts et de bas à cause de mes quelques rechutes psychotiques. Et pourtant, me voilà, plus forte que jamais, et ayant réussi avec le temps à vaincre ma maladie mentale. Quel est le lien avec l’initiative carte blanche #MainArtist accordée par Main Film ? Montrer que malgré l’adversité, nous pouvons réussir à nous relever et créer du beau en nous servant de notre bagage respectif. Dans mon cas c’était la psychose. J’ai envie de donner espoir à d’autres artistes de la relève, plus particulièrement mes soeurs et frères des communautés noires que nous avons en nous les clés de notre propre réussite personnelle et professionnelle. Ce qui se passe présentement à travers le monde est éprouvant à bien des égards : la surmédiatisation des nombreuses tueries et agressions envers les personnes noires aux États-Unis, le racisme systémique et la sous-représentation des personnes racisées devant et derrière l’écran qui sont encore présents au Québec… Ce genre d’embûches peuvent aisément miner notre santé mentale et notre bien-être intérieur, autant pour les personnes BIPOC que nos alliés.
La stigmatisation de la maladie mentale dans les communautés noires reste encore à déconstruire. C’est un sujet qui doit absolument continuer d’être discuté sans tabou. C’est pourquoi je voulais réaliser My Layers : pour sensibiliser, et éveiller les consciences face à cette problématique qui pèse lourd dans la tête de ceux et celles qui en souffre. On fait des pas dans la bonne direction, je le remarque particulièrement dans ma génération de jeunes adultes. Nous en parlons plus ouvertement et c’est bien. Nous devons travailler à déconstruire les idées préconçues au sein de nos propres communautés en cherchant aussi le support des communautés alliées, afin que des drames soient évités dans toutes les communautés. Ce sont des initiatives concrètes qui feront en sorte que le dialogue entre diverses communautés soit enclenché et devient de plus en plus fluide pour que des solutions efficaces se concrétisent pour tous/tes.
Je voulais aussi me servir de cette carte blanche donnée par Main Film pour montrer qu’en tant qu’artiste émergente en cinéma, j’ai soif de pouvoir vivre de mon art. Des idées visuelles percutantes et émotionnelles, j’en ai plein la tête. Je suis capable de faire des projets complètement autogérés : Zaya et Heart Wide Open que j’ai écrit et réalisé en sont deux exemples. Mais, à ce stade-ci de ma carrière, je suis heureuse qu’un duo de producteurs soit venu me recruter afin de développer des projets avec eux. J’ai foi qu’on fera de belles créations ensemble. Dans mon cas c’est ce que je recherchais : un gage de confiance et de soutien moral et créatif. Ce genre de soutien est souvent indispensable pour donner le goût aux artistes de continuer de persévérer dans leur art. Merci à ceux et celles qui croient en moi. Et merci aux artistes ayant participé à la création de My Layers. De par leur talent immense et leur générosité sans borne, nous avons ensemble pu créer une oeuvre qui reflète mon parcours face à la santé mentale (de la maladie à la guérison). Merci à Julianne, Phantom, Shany, Christophe, Louise, Mathilde, Logan, Angie, Kym, Dan, Alexandra, Justin et Jean-Philippe. Vous êtes des artistes incroyables. Merci aussi à Main Film pour la belle opportunité ! ❞
Susanne