16 Fév Nadia Louis-Desmarchais
#MainArtist du mois de février, Nadia Louis-Desmarchais nous partage ici sa réflexion sur son processus créatif, comment le cinéma la sauve et lui permet de partager sa vision du monde, empreinte de beauté, de réalisme et d’engagement.
- Le Monde Est À Elles, court-métrage documentaire (21 min)
- Nid d’oiseau, court-métrage de fiction (9 min), 2022
- Dors-tu ?, court-métrage de fiction (16 min), 2021
- Urban, court-métrage documentaire (9 min), 2021
- Rated X, court-métrage documentaire (15 min), 2019
- Raconte-Moi ton corps, portraits documentaires (6 min), 2019
#MAINARTIST
Notre organisme est un centre d’artistes engagé à soutenir sa communauté dans son ensemble, sans aucune distinction.
Au-delà des simples déclarations de solidarité contre le racisme suite aux événements de l’été 2020, mais également contre les actes racistes plus récents et ceux qui perdurent historiquement, il nous est apparu comme essentiel d’offrir une place à nos membres afin qu’ils·elles expriment leurs ressentis face aux discriminations qu’ils.elles vivent et qui pourraient être fondées sur la couleur de peau, les origines, l’orientation sexuelle, leur genre ou un handicap.
Nous les invitons donc à partager leurs réflexions face à ce drame sociétal que constitue toutes formes de rejet de l’autre.
Notre dix septième artiste à contribuer est Nadia Louis-Desmarchais.
#MainArtist #ArtisteImportant
Car ce sont les artistes qui portent à la fois le rôle de représenter la société et de la faire évoluer.
❝ Avoir trouvé un univers dans lequel je me sens comprise, vue et entendue, c’est inestimable. Il n’y a pas un jour qui passe où je ne sois pas reconnaissante de pouvoir mettre de l’avant mon hypersensibilité et ma curiosité infinie pour les faire fleurir à travers mes films. Je pense réellement que le cinéma m’a rescapé et qu’il me sauve à tous les jours. Qu’il me sauve d’une solitude, d’un cynisme et d’un trop plein de questionnements existentiels sans réponses.
Habité par une urgence de réflexions collectives, mes films cherchent à aborder des sujets parfois tabous, parfois crève-coeurs, mais toujours porteurs d’espoir. Mon approche de réalisation, ancrée dans une envie de permettre aux spectateurs de voir la beauté du monde à travers mes yeux, est influencée par le travail de réalisatrices femmes comme Andrea Arnold et Sofia Coppola qui n’ont pas peur de s’incruster dans le vécu et dans le ressenti de leur protagoniste afin de faire vivre la plus subjective des œuvres. Leurs films coupent le souffle et emportent le spectateur ailleurs : dans un imaginaire féminin délicat et il en devient impossible de quitter l’image des yeux.
Au fil des dernières années, j’ai réalisé plusieurs court-métrages, documentaires comme fiction Rated X (2019), Raconte-moi mon corps (2019), Urban (2020), Dors-tu? (2021), Nid d’oiseau (2022) et mon plus récent Le monde est à elles (2023). En creusant dans ces œuvres, on y découvre le coeur de mes questionnements sur la nature de l’humain et on y retrouve des récits de résilience, de résistance, d’empowerment, de féminisme, d’existences fulgurantes et inspirantes autant que des histoires d’effacement, d’aliénation identitaire.
Comme je suis présentement en plein développement d’un prochain film, je voulais, pour cette contribution Main Film, partager quelques bribes de mon processus créatif particulièrement matériel. Je ressens un fort rapport avec l’écriture papier, la création physique. Pour bouillonner et créer, mon cerveau a besoin de texture. mes murs deviennent mes canevas, mes mains mes synapses et le déplacement de tous ces petits bouts de papier, la promesse d’un film vivant.